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Aalaapi: Une fenêtre sur la culture inuite

«Faire le silence pour entendre quelque chose de beau»: voilà la traduction française du nom de la pièce Aalaapi, présentée au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, qui vise à dresser un portrait authentique de la culture inuite.


Créé par le collectif du même nom et par l’organisme Magnéto, ce spectacle présenté jusqu’au 16 février effleure plusieurs enjeux sensibles comme les problèmes de consommation, la javellisation culturelle et le choc des cultures francophones, anglophones et inuktituts.


Il ne s’agit cependant pas d’une session de culpabilisation ethnique, mais bien d’un éloge du Grand Nord et de ses us et coutumes. Par sa mise en scène épurée et son rythme lent, qui se collent parfaitement à l’ambiance calme et polaire décrite par les différentes protagonistes, Aalaapi nous projette à la municipalité de Salluit pendant une heure et vingt minutes.


Alliant théâtre, projections et créations sonores, elle donne voix à sept femmes inuites qui jonglent entre leurs trois langues pour raconter leur histoire, avec un petit et un grand H. Sous-titrée de A à Z pour faciliter la compréhension globale, cette oeuvre innove en étant accessible à tous et à toutes.


La découverte des moeurs des Autochtones québécois peut sembler vertigineuse pour beaucoup, notamment par sa richesse et sa complexité. Aalaapi réussit toutefois habilement à prendre par la main son public et à lui ouvrir les yeux sur un paysage culturel méconnu. Les deux actrices présentes sur scène closent même le spectacle en invitant l’assistance à monter sur scène pour déguster de la bannique et du thé.


La diversité des témoignages audio employés ajoute une dose importante de réalisme et d’authenticité à l’oeuvre, surtout grâce à la grande complicité entre l’intervieweuse et les interviewées.


C’est avec humilité que l’on présente la réalité des Sallumiuqs, qui semble diamétralement opposée à celle des Montréalais. L’ambiance sereine et les nombreux moments d’accalmie sonore permettent aux spectateurs de faire le vide et d’être confrontés à ses réflexions personnelles.  

La pièce parvient alors, par le biais des récits de sept dames inspirantes, à entamer la démystification d’un peuple encore incompris par la masse, en raison d’un scepticisme archaïque ou d’une trop grande inaccessibilité.


Cela vaut donc la peine, pendant quatre-vingts petites minutes, de faire le silence pour entendre quelque chose de beau, puisqu’il y en a, du beau, dans Aalaapi.

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