Étienne Coppée se livre à cœur ouvert dans L’été indien de ta vie, un EP contenant quatre chansons si puissantes dans leur simplicité. À l’image d’un journal intime, il raconte ses peines de manière personnelle en les rendant universelles. L’auteur-compositeur-interprète dévoile sa fragilité à l’aide d’un son et de paroles authentiques, sans flafla. Un EP émouvant, avec Après toi, qui nous comble d’espoir et de joie avec Demain il fera beau, nous donnant envie de crier hallelujah!
C’est via une petite fenêtre Zoom qu’Étienne Coppée nous donne accès à son univers. Sympathique, nonchalant et vrai, à l’image de ses créations, Étienne partage ses inspirations : « J’ai toujours fait de la musique; ça a toujours fait partie de ma vie, mais je ne faisais que de la musique instrumentale. ». C’est à 21 ans, en pleine peine d’amour, qu’il se met à écrire et à transposer ses textes sur des airs musicaux. La musique se transforme en exutoire naturel à sa tristesse : « J’ai fait ça de façon très intuitive […] j’étais en année sabbatique, j’étais vraiment perdu. » Il faut croire que la vie fait bien les choses, car de ce besoin est né un EP plus lumineux, toujours bercé par une nostalgie réconfortante. C’est également par son passage à l’École nationale de la chanson de Granby et au Festival en chanson de Petite-Vallée que sa passion se concrétise en carrière.
Étienne Coppée se décrit comme un mélange « entre le spleen de Baudelaire et un golden retriever ». Cette métaphore est née de l’espoir de faire rire et de faire vivre des montagnes russes à son public; une seconde pleurant sur sa musique émotionnellement chargée, et l’autre riant de cette analogie loufoque.
Cet artiste aime que ses chansons puissent se fondre dans la vie des gens. Demain il fera beau, sa favorite, rejoint ce désir : « Le sentiment de traverser une étape difficile, que ce soit une peine d’amour, que ce soit un deuil, que ce soit une pandémie mondiale; c’est là que tout le monde peut avoir plusieurs lectures super intéressantes d’une même chanson. » Il souligne que la première écoute s’accompagne souvent d’un rire de la part des auditeurs, leur rappelant un pastiche d’une chanson gospel : « Je pense que les gens vont devoir l’écouter plus d’une fois pour comprendre un peu la toune ». Or, c’est justement cette absurdité qui rend la chanson attachante.
Chaque pièce de son EP est le fruit d’une coréalisation avec un artiste différent. Couvre-feu avec Navet Confit, Demain il fera beau avec Cédrik St-Onge, L’été indien de ta vie avec Simon Kearney et Après toi avec Salomé Leclerc. Enregistrées à quatre endroits différents avec quatre réalisateurs différents, le défi relevait donc de l’homogénéité : « Ce dont je suis fier, c’est d’avoir réussi à ce que les quatre tounes finissent par blender ensemble. » Étienne Coppée a opté pour cette technique dans un but humain de recherche-création et d’apprentissage de l’expérience en studio : « Je fais beaucoup confiance à la vie, à l’instinct et au subconscient ».
Lorsqu’on lui demande ses rêves et ses aspirations, un sourire en coin se dessine sur ses lèvres. Il avoue vouloir être un Daniel Bélanger pour sa génération : « Une des choses que je trouve un peu plate, c’est que souvent les gens qui ont des aspirations très grandes ont souvent l’air cocky[…] Moi je trouve ça beau de me dire que je vise ça. » Il s’empresse tout de même d’ajouter qu’il a les deux pieds sur terre : « Ce n’est pas une question de “moi je pense pouvoir faire ça”, c’est une question de “j’aimerais”. » Son plus grand souhait pour le futur est de garder cette naïveté et cette écriture très vraie qui le caractérise. Pour lui, l’art reste quelque chose de vivant qui doit venir d’un besoin et non d’une industrie.
Étienne Coppée nous envoûte avec ses mélodies qui ne laissent personne indifférent. Une œuvre qui nous laisse entrevoir la lueur au bout du tunnel, plus nécessaire que jamais dans les 28 prochains jours.
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