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Photo du rédacteurÉlisa Marchildon

Écoute-moi quand je danse : L’explosivité poignante de BLCKDOG

Présenté du 6 au 9 novembre à la Place des Arts, BLCKDOG de Botis Seva est une alliance entre le hip-hop et le contemporain qui confronte le public. Message à une génération happée par la violence et la dépression, ce spectacle de danse souligne cette innocence perdue, ou presque.


Mention photo: Albert Vidal

BLCKDOG est le travail du chorégraphe britannique Botis Seva et du collectif qu’il a fondé à l’âge de 19 ans, Far From The Norm. Chorégraphie de 65 minutes, le spectacle adopte une approche antichronologique, le début est la fin et vice versa.


« Mon inspiration principale [pour ce spectacle] a été mon fils, qui avait 1 an lors de la création et qui a maintenant 7 ans », confie Botis Seva. 


L’histoire de tout un chacun


Le spectacle aborde des thèmes comme l’innocence de l’enfance, la sexualisation du corps, la violence, la dépression et le viol autant par les mouvements que par les costumes, la lumière et la mise en scène. Le tout rend magnifiquement compte de la réalité de plusieurs jeunes, et du combat que certain·e·s mènent pour échapper à la violence, pour fuir le mal-être et retrouver leur enfant intérieur. Dans la souffrance, il y a de l’espoir.


L’histoire racontée, bien que personnelle au chorégraphe, peut être transposée chez toutes et tous, que ce soit dans son entièreté ou dans certains moments précis. Les émotions créées sont viscérales : colère, joie, peur, nostalgie. De plus, elles persistent bien après les derniers applaudissements. C’est l'une de ces expériences qui laisse à la fois sans mots et avec trop à dire. 


L’explosivité du corps


En plus de regorger de significations et de symboles, BLCKDOG est une prouesse physique indéniable. Le travail du corps et du mouvement est millimétré au point où par moment les danseurs et danseuses semblent bouger au ralenti ou en accéléré. La chorégraphie alterne entre l’'immobilité presque totale et des explosions synchronisées. Le défi est réussi, l’attention entière du public leur est dédiée.


Ils et elles sautent, se jettent au sol, courent ;le chorégraphe les décrit  comme des « athlètes ». La façon dont les artistes se déplacent accroupis en faisant de petits pas rapides est un de ces exploits physiques. Le mouvement est tellement maîtrisé qu'il en devient robotique.


Mention photo: Camille Greenwell

Raconter avec plus que le mouvement


Un travail notable de la lumière saute aux yeux dès les premiers instants de la représentation. Un seul danseur, au centre de la scène, est éclairé par un projecteur alors que les autres, présent·e·s depuis le début, semblent apparaître de nulle part lorsqu'ils et elles sont finalement révélés par de nouveaux éclairages. Cet effet est utilisé tout au long de la pièce pour mettre de l'avant certains groupes ou individus.


La musique, franchement hypnotisante, est primordiale, mais en plus de guider les danseurs et danseuses, elle complémente le fil narratif. Le public est guidé par la voix d’un adulte et d’un enfant qui répètent « it’s okay » et « Daddy can you read me a story » (« Ça va aller » et « papa peux-tu me lire une histoire ? »).


Les costumes et les accessoires occupent également un rôle clef pour identifier l’âge des personnages. Enfants, ils sont en pantalons et en vestes colorées avec des crêtes de dinosaures. Dans les scènes à caractère sexuel, ils enlèvent leurs vestes pour être en sous-vêtement ou torse nu.


Un élément de costume particulièrement important est celui de la capuche qui couvre leur tête tout au long du spectacle, un symbole de l'espace intérieur et de la solitude qui est omniprésente. L’une des raisons du nom du spectacle, BLCKDOG (chien noir) est aussi utilisé pour symboliser la dépression.

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